Sombre était la nuit, le ciel habituellement dégagé était recouverts de nombreux nuages qui menaçaient d’éclater à tout moment. Voilà bien longtemps que je n’avais plus connu la pluie, elle était rare à Neverland. Voilà quelques jours que nous avions accosté mon équipage et moi dans le royaume du roi Leopold maintenant tenu par une reine. J’avais laissé mes hommes dans une petite ville portuaire et m’étais aventuré dans les bois. J’avais un but précis en tête, retrouver une jeune femme du nom de Belle faite prisonnière par cette reine. Je ne savais pas du tout où elle la retenait mais il fallait à tout prix que je la retrouve, c’était la seule personne à avoir passé assez de temps avec Rumpelstilskin. Elle devait donc surement connaître le moyen de l’éliminer.

Je sentais que j’approchais du but, je tenais ma vengeance au creux de mon unique main. Ce sale crocodile allait payer pour ce qu’il m’avait fait. Il paierait pour ma main mais surtout pour la mort de Millah. S’il avait été moins lâche et était parti se battre avec les vrais hommes sa femme ne se serait pas sentie humiliée et n’aurait certainement pas cherché du réconfort dans les bras d’un autre, dans mes bras. Idem, s’il m’avait affronté en duel il aurait peut-être eu une chance de prouver sa bravoure et de la récupérer. Mais non, il n’avait rien fait de tout cela, sa lâcheté légendaire avait eu raison de lui. Oh mais je vous entends d’ici, « voyons Hook il t’a affronté ensuite ». Oui certes, mais pas à armes égales, il n’en est pas moins lâche pour autant, n’importe quel homme pourrait affronter un géant avec de tels pouvoirs, mais soyez-en sûr sur le même pied d’égalité il n’aurait pas osé remuer le petit doigt.

Lasse de mes réflexions je regardais autour de moi… La bonne affaire me voilà perdu, je ne distinguais rien au-delà du bout de mes bottes, un épais brouillard s’était emparé de la forêt. J’entendis au loin l’hurlement d’un loup. Quelle plaie ! Avec tout ceci j’avais oublié qu’on était en période de pleine lune. Un loup j’en ferais mon affaire mais j’ai ouï dire que dans cette contrée existait une bête féroce, humaine le jour, animale la nuit qui surpassait de beaucoup la force d’un simple loup. Le craquement d’une branche que l’on écrase se fit entendre au-delà du bruissement des arbres. Instinctivement je portais ma main droit (celle encore intacte vous l’aurez deviné) à mon épée. Je la sortie de son fourreau prêt à me défendre en cas de besoin.